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Seul sur sa tranche tarifaire (899€), l'EOS 850D est un reflex APS-C des plus classiques. Est-il suffisamment armé pour faire face à la concurrence des hybrides particulièrement en vogue ces temps-ci? Réponse dans ce test...
Présentation
Malgré le ralentissem*nt du marché de photo et la poussée des hybrides, les reflex ont encore leur mot à dire sur le secteur des appareils à objectifs interchangeables. Un secteur où Canon surpasse les autres acteurs et entend continuer avec l’EOS 850D (899€ boîtier nu), un reflex à capteur APS-C de milieu de gamme, de conception très classique et destiné à assurer la main mise de Canon sous la barre des 1000€.
Trois ans après le 800D et le 77D —qu'il remplace — le 850D s’intercale sur un terrain déjà bien occupé. En capteurs APS-C, on pense notamment au récent Fujifilm X-T200. Toujours en hybrides, on trouve aussi le Sony Alpha 6100, le Canon EOS M6 Mark II, ou encore le Nikon Z50. Dans la catégorie des reflex, le seul rival dans cette tranche de prix est le Pentax KP, déjà âgé de trois ans.
Se sachant quasiment sur le marché du reflex de milieu de gamme, Canon avance donc sans trop prendre de risques et ne fait évoluer que doucement son boîtier, visant une clientèle pas forcément friande d’un excès de technologie... au risque d’accuser un sérieux retard par rapport aux hybrides?
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Un Canon EOS 800D à peine maquillé
Certes, les changements physiques extérieurs sont souvent légers entre deux versions, mais on peut noter qu'ici Canon ne s’est pas vraiment fatigué pour son 850D. Le boîtier est un quasi-clone du 800D. Le principal changement concerne le trèfle de sélection situé au dos de l’appareil, qui a été remplacé par une roue de sélection. Ajoutez à cela quelques placements de touches échangés et vous avez fait le tour des nouveautés ergonomiques de ce 850D.
Ceci étant dit, l’appareil est relativement compact et agréable à prendre en main tant l’ergonomie de Canon est assez facile à appréhender. On regrette l’absence de joystick, que Canon réserve à ses boîtiers haut de gamme. Autre signe de ce positionnement, l’assemblage de polycarbonate sonne un peu creux et confère une sensation un peu toc; sentiment exacerbé par le flash intégré qui ne peut plus se déclencher automatiquement et qu'il faut lever manuellement.
Un reflex accessible à tous
La molette de sélection installée sur l’épaule droite a été simplifiée et il faut à présent chercher dans les menus certains modes de prise de vue (Sport, Macro, Panorama, etc.). L’écran tactile de 7,5cm de diagonale et 1,04 million de points est monté sur rotule, ce qui est toujours pratique. La visée optique classique couvre 95% de la scène. Un dégagement oculaire plus large aurait été souhaitable, mais une fois encore, c’est l'apanage des fleurons de Canon.
Du côté de la connectique, il faut se contenter d’une prise micro-USB, disponible uniquement pour le transfert d’image et non pour le rechargement. L’appareil dispose aussi d’un port mini-HDMI, d’une prise micro, d’un port pour télécommande, sans oublier la griffe du flash. L’enregistrement des données se fait via une carte SD compatible uniquement avec la norme UHS-I.
En fin de compte, alors que ce 850D est annoncé comme remplaçant du 800D et de sa version experte (le 77D), on remarque qu'il reprend surtout l'ergonomie du premier et le prix de lancement du second. On aurait apprécié de retrouver l'écran de contrôle sur l'épaule gauche, qui constituait la petite touche "pro" du 77D en son temps.
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Réactivité
Changement de processeur, performances quasi inchangées
Dans ce nouveau boîtier, Canon a intégré son processeur haut de gamme... d’il y a deux ans, le Digic 8, que le retrouve dans l'EOS R ou encore le 90D. Le 850D s'avère très correct sur ce terrain.
Le boîtier se réveille plutôt vite et se montre toujours bien véloce pour acquérir le point par bonne luminosité. Dès que la lumière vient à baisser, il est logiquement moins bon. Notez qu’en visée par l’écran, les résultats de nuit sont légèrement meilleurs. Concernant la rafale, Canon tient sa promesse de 7i/s en visée optique et 7,5i/s en Live View.
Un suivi des yeux et des visages efficace
Le suivi des yeux et des visages est disponible, mais il faut bien penser à se mettre en autofocus continu et à choisir la visée par écran. Sans atteindre le niveau de suivi d’un boîtier hybride perfectionné, le 850D est assez efficace. Il détecte avant tout le visage, puis les yeux quand le sujet est à moins de cinq mètres de l'objectif.
Qualité des images
Gestion du bruit électronique
Le Canon EOS 850D embarque un capteur APS-C (non stabilisé) de 24,2 mégapixels, ce qui correspond à une valeur étalon ces dernières années. Que ce soit en Jpeg ou en RAW, les images restent très correctes jusqu’à 1600ISO, même si l'on note une très légère dégradation à partir de 800ISO. Au-delà, le bruit commence à apparaître. Et s'il n’est pas forcément trop gênant à 3200ISO en RAW, le lissage appliqué par le traitement Jpeg à la même valeur est trop marqué à notre goût ; et plus encore aux valeurs supérieures.
En RAW, il est possible d’avoir une image encore bien exploitable jusqu’à 6400ISO (pour une utilisation sur les réseaux sociaux plus que pour des tirages en A3). Au-delà, la la dégradation de l’image devient difficile à corriger.
Le traitement Jpeg du Fujifilm X-T30 est moins agressif que celui du 850D. C'est notamment visible en comparant à 3200ISO et 6400ISO.
Latitude d'exposition
Pour vérifier l'étendue des possibilités d'un point de vue "artistique", nous avons photographié notre scène de test sur une plage de +/–5IL et corrigé les fichiers bruts avec nos logiciels de retouche pour obtenir une exposition similaire.